lundi 29 août 2011

Les PME françaises buttent sur des obstacles culturels

L'économiste Patrick Artus s'est récemment essayé à trouver des explications au faible développement des PME françaises.
Tout d'abord un indice pour juger de cette faiblesse : aux Etats-Unis, une entreprise qui passe le cap des 7 années d'existence compte en moyenne 326 salariés, contre seulement 107 en France ...
En fait, on constate que la moitié des PME françaises ayant au moins 10 ans derrière elles, affichent un taux de croissance moyen négatif ou nul, et que celles qui connaissent la croissance sont absorbées au bout de 5 ou 6 ans par des grands groupes ou par des actionnaires financiers.

Patrick Artus avance plusieurs raisons à cet essoufflement :

  • nos PME manquent d'ambition à l'international. En effet, le nombre d'entreprises françaises qui exportent a diminué de 15% depuis 2002, alors qu'en Allemagne il a augmenté de 33% ...
  • Les chefs d'entreprise se lassent de la difficulté des rapports avec leurs employés, mais aussi avec leurs fournisseurs. Ils préfèrent se retirer et vendre leur affaire, en se contentant d'une faible plus-value, plutôt que de persévérer,
  • L'attachement aux valeurs individuelles ou familiales, empêchent les dirigeants français d'ouvrir leur capital et de partager la gouvernance de leur entreprise,
  • L'endettement n'est pas une solution bien vue en France.
Cela me rappelle un autre chiffre qui illustre parfaitement cet état d'esprit, celui des artisans boulangers qui sont en 2010 57% à revendre leur affaire après seulement 7 ans d'activité.
Les PME françaises auraient donc une faible espérance de vie, même pour les plus saines d'entre elles, et cela serait avant-tout un problème culturel plus qu'économique. Un entrepreneur français souhaite plus s'enrichir modestement en peu de temps que s'enrichir fortement sur une plus longue période. Ce sont plus des sprinters que des coureurs de fond...


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