vendredi 7 juin 2013

La crise, toujours la crise ...



Mais quand allons-nous sortir de cette crise ? Mais quand allons-nous retrouver confiance en nos institutions, nos entreprises, nos moyens, notre avenir ? ... J'ai un petit avis que j'aimerais bien confronter à votre sagacité et à l'avis des personnes éclairées qui s'arrêteront sur mes propos.



Une crise d'un certain âge ...
Il conviendrait peut-être dans un premier temps de reconnaître que la crise dure depuis fort longtemps. Je ne parle pas de celle qui s'étire depuis 2007 et qui occupe les esprits chagrins à la recherche de (faux) coupables et de "sauveurs" miraculeux, mais de La crise endémique dans laquelle nous sommes entrés, nous les pays dits industrialisés, depuis plus de 40 ans maintenant. Et oui, c'est en effet depuis le milieu des années 70 que nous connaissons une situation de sous-emploi dont nous n'arrivons pas à nous extraire ... Nous ne sommes en effet, en France, jamais descendus sous la barre des 2 millions de chômeurs depuis 1990, et avons franchi le seuil du million en 1977 ... Nous sommes bien rentrés en crise depuis de nombreuses années et personne n'a su enrayer le mouvement pendant qu'il en était encore temps.

Une crise d'un âge certain !
Un autre indicateur, en pleine croissance lui aussi, a mis la puce à l'oreille de certains analystes quant à la raison première de cette situation. Le grand coupable serait le vieillissement ... Nous n'avons pas su anticiper les effets de l'allongement de nos vies sur notre organisation et sur le déséquilibre qu'il produit irrémédiablement. Ne serait-ce qu'en France, l'âge médian (qui exprime qu'il y a autant de personnes au dessus qu'en dessous de cet âge) est passé de 36,3 ans en 2000 à 39,5 en 2013. Près de 9% d'augmentation en 13 ans ... A noter qu'en Chine il est déjà de 32 ans, à peu près ce qu'il était en France en 1970,  alors qu'il n'est encore que de 24 ans en Inde.
Et alors, me direz-vous, en quoi le vieillissement de nos populations serait-il un tel obstacle au bon déroulement de notre économie ? On dit bien que ce sont pourtant les seniors qui ont les pouvoirs d'achat les plus importants, et qu'ils devraient donc être en mesure de réinjecter un élan consumériste salvateur. Et bien évidemment, mais malheureusement en y regardant de plus près, cet effet potentiel se trouve réduit à néant à cause de plusieurs petits "détails" :
- Les individus plus âgés ont tendance à moins consommer de produits manufacturés et plus de services (qui ne sont ni importables ni exportables, en tous cas pas aussi aisément que des produits),
- Les prix des services augmentant plus rapidement que ceux des produits manufacturés, et les individus observant ce phénomène, ils ont tendance à plus épargner qu'à consommer, 
- L'épargne se produit donc lorsque l'on est actif et la "désépargne" lorsque l'on est à la retraite. Et si l'on considère que l'épargne est là pour financer le capital des entreprises et des collectivités, on peut légitimement être inquiet de l'accélération de ces "désépargnes"
Bref, le vieillissement serait la cause première de l'importance qui a été donnée ces dernières décennies à la finance plus qu'à la productivité.

Messieurs les Marketeurs, Mesdames les marketrices, à vous de jouer 
Pourtant de nombreux efforts ont été entrepris pour favoriser l'essor du service à la personne, du tourisme, et même de l'implantation de maisons de retraite. Oui, sans doute ... Des services, encore des services ... Il est probablement temps que des entrepreneurs soient encouragés, incités et chouchoutés pour innover en matière de produits que les anciens s'arracheront afin qu'ils participent ainsi, à la hauteur de leur grand nombre et de leurs économies, au redressement productif (sic ...) de la planète. Même les chinois, si souvent montrés en exemple en matière d'essors industriel, semblent devoir faire face ces derniers temps à l'afflux de seniors dont ils ne savent plus trop quoi faire suite à leur politique de l'enfant unique, en se penchant sérieusement sur leur cas. Je souhaite sincèrement que ceux que l'on affuble si communément du sobriquet de copieurs, ne s'inspirent pas de nos errances et aveuglements. Peut-être réussiront-ils là où nous avons échoué, en sachant donner un rôle beaucoup plus actif à leurs anciens, un rôle qui saura les mettre dans une véritable situation de consommateur en lien avec les atouts de leur pays, et non les abandonner au simple rôle de "dépenseurs" subventionnés ...

Je vais m'enfermer pendant plusieurs semaines dans mon bureau, mettre en branle mon savoir-faire marketing, pour réfléchir à des produits innovants qui sauront inciter nos personnes âgées à continuer d'alimenter la pompe et non à continuer à la désamorcer ... Je vous donnerai de mes nouvelles prochainement ...

1 commentaire:

  1. Réduire le problème ou les solutions au seul marketing est nécessaire mais est-il suffisant ? La crise est systémique nous dit-on, mais tant que nous n'aurons pas une vision partagée de la situation nous ne pourrons trouver une réponse collective et seules des "bidouillages" individuels ou communautaires pourront être déployés.
    La monté en puissance d'experts en tous genres dont nous attendons LA solution comme certains attendent le messie ne nous empêche-t-il pas de poser correctement la question ?
    Plusieurs phénomènes concomitants rendent la compréhension complexe.
    D'un coté la fin d'une énergie fossile bon marché qui nous avait permis de financer à bon compte une croissance à crédit, d'un autre une croissance démographique mondiale qui rend non pas notre niveau de vie mais la manière dont nous l'obtenons insoutenable, ... pour ne prendre que ces deux aspects, nous contraignent à repenser (reconcevoir) nos organisations sociales ... Si nous ajoutons aux contraintes nos gains de productivités qui nous permettent chaque année depuis des décennies de produire autant avec moins et induit une baisse du temps de travail nécessaire pour maintenir nos niveaux de vie, ... voilà un contexte propice à l'émergence d'un nouveau contrat social qui pourrait être pensé à une échelle pour le moins Européen et permettre le développement de nouvelles solidarités tant entre populations qu'entre génération ou ...
    Voilà une petite pierre qui ne demande, comme la votre, qu'à être complétée.
    Cordialement

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